Je m’inquiète pour un·e collègue

Vous vous inquiétez de l’état psychique de quelqu’un en raison du nouveau coronavirus ? Les conseils pour en parler ci-dessous peuvent vous aider. Ils restent toutefois d’ordre général. Nous avons rassemblé pour vous des offres complémentaires qui pourront vous aider dans la situation actuelle.

Offres de soutien en lien avec la situation actuelle

Un·e de vos collègues ne va pas bien. Aborder le sujet est un pas dans la bonne direction. Les conseils suivants peuvent vous aider.

Le stress, les soucis personnels ou le burn-out d’un·e collègue peuvent avoir une incidence sur l'atmosphère de travail générale. En particulier en entreprise, aborder rapidement ce type de difficultés est important pour le travail en équipe. La personne en question a-t-elle présenté les comportements suivants au cours des dernières semaines ?

  • Elle travaille plus lentement ou fait plus d’erreurs.
  • Elle manque souvent de concentration ou se montre irritable.
  • Elle est souvent malade ou en retard.
  • Elle se comporte différemment, est épuisée par le manque de sommeil ou a l’air triste.
  • Elle fait de plus en plus d’heures supplémentaires, bien que la charge de travail n'ait pas augmenté.

Vous devriez en parler à votre collègue, au plus tard lorsque votre sensation de malaise s'accroît ou que cette situation vous préoccupe même pendant votre temps libre.

En parler peut aider

Les difficultés psychiques peuvent toucher n’importe qui, et il n'est pas possible de les laisser chez soi en partant au travail. Lorsqu’une situation difficile perdure, elle peut provoquer l’apparition de troubles psychiques. La productivité au travail s’en trouve réduite, l’atmosphère de travail devient pesante et les arrêts maladie se multiplient. Vous pouvez aider à faire en sorte que la situation n’en arrive pas là. Dans un premier temps, il sera peut-être plus simple pour votre collègue d’en discuter avec vous plutôt que d’en parler directement avec son ou sa responsable hiérarchique. Osez faire le premier pas.

Le dialogue rend la recherche de solutions possible

Bien des gens hésitent à parler des troubles psychiques sur leur lieu de travail. Vous craignez peut-être de froisser votre collègue. Pourtant, en lui parlant, vous lui montrez que vous avez remarqué ses difficultés et qu'il ou elle compte pour vous. Plus la réaction des collègues intervient tôt, plus il sera possible d’agir sur la situation.

En parler soulage et donne des forces

La parole à elle seule ne fera pas disparaître les problèmes. Ne vous attendez donc pas à ce que tout aille bien après votre discussion. Mais c’est réconfortant de parler à quelqu’un qui nous prête une oreille attentive, montre de l’intérêt et compatit.

Vous n'avez pas la responsabilité de résoudre les problèmes

Bien souvent, ce qui nous retient de parler, c’est la crainte de devoir résoudre les problèmes évoqués. Vous ne pouvez changer ni la situation dans l’entreprise, ni les circonstances personnelles de votre collègue. Ce qui aide déjà, c'est votre intérêt et votre écoute attentive.

«Kollegen merken am ehesten, ob sich Betroffene verändern»

Marlies vom Dt. Bundesverband der Angehörigen psychisch Kranker im Interview bei welt.de

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«Most of the times it is just about listening»

Becky & Jo, collegues as police officers

Préparer le dialogue

Tenez compte de votre propre état d’esprit

N’entamez la discussion qu’à condition que vous vous sentiez bien et capable de la mener.

Choisissez le bon moment

Une conversation approfondie demande du temps. Il est donc préférable d’éviter de vous lancer dans une telle conversation si vous savez que l’un·e de vous devra partir au bout de dix minutes. Il peut être utile de demander à votre collègue quand il ou elle aurait le temps discuter.

J’aimerais discuter au calme avec toi de quelque chose de personnel. Quand aurais-tu le temps ?

Choisissez le bon endroit

Choisissez un endroit où l’on ne vous dérangera pas et où vous vous sentez les deux à l’aise. Beaucoup de gens préfèrent parler de leurs difficultés en marchant. Une promenade à midi peut être une bonne occasion de parler.

Ça te dirait d’aller manger à l'extérieur à midi ou de faire un bout de chemin ensemble après le boulot ?

Parfois, ça ne marche pas

Il peut arriver que votre collègue ne réponde pas à votre proposition. Ne le prenez pas personnellement. Peut-être que votre collègue n'est pas d’humeur à discuter à ce moment-là ou ne se sent pas encore le courage d’en discuter. Réessayez une autre fois.

Pas de souci, je comprends. Est-ce qu’on pourrait discuter une autre fois ?

Au fait : vous pouvez demander conseil sur la meilleure manière de procéder. Consultez la liste d'adresses de conseil et de soutien.

Pendant la discussion

Vous pourriez commencer de la manière suivante :

Je m’inquiète pour toi. Tu as l’air sous pression ces derniers temps.

Ça me préoccupe que tu ne viennes plus manger avec nous à midi. Ça ne va pas ?

J'ai cru comprendre que tu te faisais beaucoup de soucis pour ta fille. Ça doit être dur. Comment te sens-tu ?

L’essentiel, c'est d’écouter

Beaucoup de gens ont peur de ne pas trouver les bons mots. C’est sous-estimer le pouvoir de l’écoute et de la compassion. Pendant la discussion, essayez de vous mettre à la place de votre collègue. Réfléchissez aux questions qu’il convient de poser, au lieu de chercher des solutions.

Est-ce que tu as encore plaisir à venir au travail le matin ?

Qu'est-ce qui devrait changer pour que tu te sentes mieux ?

Tu viens en plus de reprendre le dossier de telle collègue : Comment ça se passe, pour toi ?

Faites preuve de compassion

Avoir l’impression qu’on nous comprend fait du bien. Voici quelques façons d’exprimer de la compassion :

Je comprends que ce soit si difficile.

Je suis désolée que tu te sentes si mal.

Accueillez les silences

Quand on parle de situations difficiles, il arrive que les mots manquent. Tolérez les pauses et les moments de silence. Vous pouvez redémarrer la conversation en disant par exemple :

Je ne sais plus quoi dire, là tout de suite.

Respectez vos limites

Si vous avez l’impression que votre collègue a besoin de plus de soutien, dites-lui par exemple :

Je ne sais pas quoi faire d’autre pour t'aider.

As-tu déjà pensé à aller en parler à la direction ou aux RH ?

Ça pourrait être quelque chose de sérieux. En as-tu déjà parlé avec un spécialiste, médecin ou psychologue ?

Offrir de l'aide supplémentaire n'est pas une obligation

Votre empathie et votre capacité d’écoute constituent déjà une aide importante pour votre collègue. Vous pouvez tout à fait en rester là. Si le cœur vous en dit, vous pouvez proposez un soutien plus concret, comme aller chercher votre collègue au bureau pour la pause de midi. Mais vous pouvez très bien vous en tenir à l’écoute :

N’hésite pas à me dire si tu veux en rediscuter une fois.

Ce que vous devez éviter

Évitez les propos culpabilisants

Des phrases comme « Il faut que tu te ressaisisses » ou « Tout le monde est stressé » n'aident pas. Surmonter un trouble psychique, ce n'est pas une question de volonté.

Évitez les conseils et astuces

Dans une telle situation, on aura tendance à vouloir proposer des solutions. Des phrases comme « Il faut juste que tu lâches prise » ne servent qu’à mettre davantage la pression à votre collègue. Cela peut aussi lui donner l’impression que vous ne l’avez pas réellement écouté. Écoutez attentivement. Par contre, si votre collègue vous demande explicitement des conseils, vous pouvez le renvoyer vers ce site Web ou directement vers la page des pistes pour prendre soin de sa santé psychique.

Évitez de parler de vos propres problèmes

Parfois, pour exprimer sa compréhension et son empathie, on parle de ses propres problèmes. Cela part d’une bonne intention, mais peut aussi montrer qu’on ne prend pas l'autre assez au sérieux. Par contre, si vous avez vécu le même genre de situation, vous pouvez parler de cette expérience.

Évitez de poser un diagnostic

Même si vous pensez que votre collègue souffre d’une maladie psychique, laissez les spécialistes établir le diagnostic. Autrement, votre collègue aura l’impression que vous lui avez collé une étiquette.

Évitez de minimiser la situation

Évitez les phrases telles que « Ce n'est pas si grave » ou « Ça passera ». Vous risqueriez de donner l’impression à votre collègue que vous ne prenez pas sa situation au sérieux.

Évitez de trop insister

Montrez pendant la discussion que vous ne voulez savoir que ce que votre collègue souhaite vous confier. Si votre collègue veut interrompre la discussion, respectez son souhait. Vous pouvez réessayer de lui parler une autre fois.

Mettre un terme à la discussion

Parfois, la discussion devient trop difficile. Vous pouvez utiliser les phrases suivantes pour mettre un terme à la discussion de manière satisfaisante.

Il me semble que la discussion n’avance plus trop. Ça te va si on parle d'autre chose ?

Je ne sais plus trop quoi dire là. On reprend un café ? On peut très bien continuer à en parler une autre fois.

Après la discussion

Gardez pour vous ce qu’on vous a confié

Gardez pour vous les propos (professionnels et personnels) que votre collègue vous a confiés. Si vous ressentez le besoin d’en parler à quelqu’un, discutez-en avec une personne de votre entourage privé, sans lui dire de qui il s’agit. Si vous estimez qu’une intervention externe est nécessaire – parce que votre collègue exprime des idées suicidaires, par exemple – adressez-vous à La Main Tendue en composant le 143. La Main Tendue est également à l’écoute de l'entourage des personnes en crise.

Prenez soin de vous

Vous ne serez d’aucune aide si vous tombez vous-même malade. La solution ne consiste pas simplement à ce que vous vous occupiez des tâches de votre collègue. Soyez à l’écoute de vos besoins et consacrez du temps à vos propres centres d’intérêt. Voici quelques pistes pour vous aider.

Si vous voulez en apprendre davantage sur la manière d'aborder la santé et les troubles psychiques, vous trouverez plus d’idées sur la page « Je m’inquiète pour quelqu’un de mon entourage privé ».

Brochure sur la santé psychique au travail, contenant davantage de conseils et de références.

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