Je m’inquiète pour un ou une camarade de classe

Vous vous inquiétez de l’état psychique de quelqu’un en raison du nouveau coronavirus ? Les conseils pour en parler ci-dessous peuvent vous aider. Ils restent toutefois d’ordre général. Nous avons rassemblé pour vous des offres complémentaires qui pourront vous aider dans la situation actuelle.

Offres de soutien en lien avec la situation actuelle

Un ou une de tes camardes de classe se comporte différemment. C’est bien que tu l’aies remarqué. En parler peut aider. Voici quelques conseils pour t'aider.

Le stress lié à l’école ou à l’apprentissage, qu'il découle des rapports avec le personnel enseignant, les parents ou les camarades, peut provoquer l’apparition d’un trouble. Parfois, c’est le passage à l’âge adulte qui génère des difficultés.

Ces derniers mois ou semaines, as-tu remarqué les comportements suivants chez la personne concernée ?

  • Elle a de la peine à suivre à l’école.
  • Elle se replie sur elle-même et ne sort plus.
  • Elle sèche les cours régulièrement.
  • Elle manque de concentration ou se montre irritable.
  • Elle se comporte différemment ou a l’air triste.

Dans ce cas, il est temps d'agir.

En parler peut aider

Parler de ses préoccupations, de sa colère et de ses autres émotions négatives est le premier pas pour aller mieux. En discutant avec ton ou ta camarade des changements que tu as remarqués, tu contribues à éviter que ses problèmes empirent.

En parler soulage et donne des forces

La parole à elle seule ne fera pas disparaître les problèmes. Ne t’attends donc pas à ce que tout aille bien après votre discussion. Mais c’est réconfortant de parler à quelqu’un qui nous prête une oreille attentive, montre de l’intérêt et compatit.

Tu n’as pas la responsabilité de résoudre les problèmes

Beaucoup de gens craignent de devoir résoudre les problèmes évoqués. C’est peut-être ce qui te retient de parler. Mais il ne te viendrait jamais à l’esprit d’opérer quelqu’un de l’appendicite. De la même manière, personne ne peut te demander de guérir la dépression de quelqu’un. Ce qui aide déjà, c'est ton intérêt et ton écoute attentive.

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« Le mieux qu’une amie puisse faire dans de telles situations, c'est d’en parler et de prendre la chose au sérieux. »

Elea a été à l’écoute de son amie dépressive.

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« Quand un ami va mal... et qu’on ne sait plus quoi faire, il faut demander de l’aide pour faire bouger les choses. »

Ardit et son groupe d’amis ont soutenu un ami

Préparer le dialogue

Tiens compte de ton propre état d’esprit

N’entame la discussion qu’à condition que tu te sentes bien et capable de la mener.

Choisis le bon moment

Une conversation approfondie demande du temps. Évite donc de te lancer dans une telle conversation si tu sais que l’un·e de vous devra partir au bout de dix minutes. Il peut être utile de demander à ton ou ta camarade quand il ou elle aurait le temps discuter.

J'aimerais bien discuter avec toi tranquillement. Quand aurais-tu le temps ?

Choisis le bon endroit

Choisis un endroit où l’on ne vous dérangera pas et où vous vous sentez les deux à l’aise. Beaucoup de gens préfèrent parler de leurs difficultés en marchant. Vous pourriez aller faire une balade ou un tour à vélo, par exemple.

On va manger une glace au bord du lac ?

Ça te dit d'aller au terrain ? On pourrait faire quelques paniers ?

Parfois, ça ne marche pas

Il peut arriver que ton ou ta camarade ne réponde pas à ta proposition. Ne le prends pas personnellement. Peut-être qu’il ou elle n'est pas d’humeur à discuter à ce moment-là ou ne se sent pas encore le courage d’en parler. Réessaie une autre fois.

Pas de souci, je comprends. Est-ce qu’on peut en parler une autre fois ?

Au fait : tu peux demander conseil sur la meilleure manière de procéder. Adresse-toi à une personne de confiance adulte à l’école, dans ta famille ou au centre de jeunes. Le service Conseils + aide au 147 [Link auf https://www.147.ch/fr/] peut aussi t’aider, ou conseiller ton ou ta camarade.

Pendant la discussion

Tu pourrais commencer de la manière suivante :

Je m’inquiète pour toi. Tu as l’air triste ces temps.

C’est dommage que tu ne sortes plus avec nous. Ça ne va pas ?

Je te sens très préoccupée. Tu veux en parler ?

L’essentiel, c'est d’écouter

Beaucoup de gens ont peur de ne pas trouver les bons mots. Mais c'est déjà réconfortant qu’on nous écoute. Pendant la discussion, essaie de te mettre à la place de ton ami·e. Réfléchis aux questions qu’il convient de poser, au lieu de chercher des solutions.

Qu'est-ce qui te préoccupe exactement ?

Qu'est-ce que ça te fait de te retrouver dans cette situation ?

Qu'est-ce qui te fait du bien en ce moment ?

Qu'est-ce qui devrait changer pour que tu te sentes mieux ?

Fais preuve de compassion

Avoir l’impression qu’on nous comprend fait du bien. Voici quelques façons d’exprimer de la compassion :

Je comprends que ça te pèse.

Je suis désolée que ça aille si mal.

Accueille les silences

Quand on parle de situations difficiles, il arrive que les mots manquent. Tolère les pauses et les moments de silence. Tu peux redémarrer la conversation en disant par exemple :

Je ne sais plus quoi dire, là tout de suite.

Respecte tes limites

Si tu as l’impression qu’un soutien supplémentaire est nécessaire, dis par exemple :

Je ne sais pas quoi faire d’autre pour t'aider.

Tu ne voudrais pas en parler à un pro ?

Tu peux consulter la liste d’adresses de conseil et de soutien. Mais ce n'est pas toujours nécessaire.

Offrir de l'aide supplémentaire n'est pas une obligation

Ton empathie et ta capacité d’écoute sont déjà une aide importante. Tu peux tout à fait en rester là. Si le cœur t’en dit, tu peux proposer une aide concrète à ton ami·e, par exemple en l'accompagnant au moment de parler à une personne de confiance adulte. Mais tu peux très bien t’en tenir à l’écoute :

N’hésite pas à me dire si tu veux en rediscuter une fois.

Ce que tu dois éviter

Évite les propos culpabilisants

Des phrases du type « C'est bon, détends-toi ! » ou « Tu prends tout beaucoup trop au sérieux » n'aident pas. Quand ton ami·e se sent mal, voire souffre d’un trouble psychique, ce n'est pas si simple. Dans une telle situation, ce n'est pas une question de bonne volonté ou de force. On ne peut pas changer les choses juste comme ça.

Évite les conseils et astuces

Dans une telle situation, on aura tendance à vouloir proposer des solutions. Des phrases comme « La prochaine fois, tu n'as qu’à faire ceci ou cela » ne feront que mettre la pression à ton ami·e. Cela peut aussi lui donner l’impression que tu ne l’écoutes pas vraiment. Écoute attentivement.

Évite de parler de tes propres problèmes

Parfois, pour montrer qu’on comprend, on parle de ses propres problèmes. Cela part d’une bonne intention, mais peut aussi montrer qu’on ne prend pas l'autre assez au sérieux. Par contre, si tu as vécu le même genre de situation, tu peux parler de cette expérience.

Évite de poser un diagnostic

Même si tu penses que ton ami·e souffre d’une maladie psychique, laisse les spécialistes établir le diagnostic. Autrement, il ou elle aura l’impression que tu lui as collé une étiquette.

Évite de minimiser la situation

Évite les phrases comme « Ce n'est pas si grave » ou « Ça passera ». Sinon, tu risques de donner l’impression à la personne en difficulté que tu ne la prends pas au sérieux.

Évite de trop insister

Montre pendant la discussion que tu ne veux savoir que ce que ton ami·e souhaite te confier. S’il ou elle veut interrompre la discussion, respecte son souhait. Tu peux réessayer de lui parler une autre fois.

Mettre un terme à la discussion

Parfois, la discussion devient trop difficile. Tu peux utiliser les phrases suivantes pour mettre un terme à la discussion de manière satisfaisante.

Il me semble que la discussion n’avance plus trop. Ça te va si on parle d'autre chose ?

Je ne sais plus trop quoi dire là. On pourrait jouer à un jeu vidéo ? On peut très bien continuer à en parler une autre fois.

Après la discussion

Garde pour toi ce qu’on t’a confié

Ne raconte pas à d'autres camarades ce qu’on t'a confié. Si tu ressens le besoin d’en parler à quelqu’un, ne dis pas de qui il s’agit. Ou alors, parles-en à tes parents ou à une autre personne adulte de confiance (parrain ou marraine, enseignant, psychologue scolaire ou autre).

Il y a une exception : si ton ami·e est en danger, va tout de suite chercher de l’aide.

C'est le cas par exemple quand une amie te dit qu'elle va se suicider si ça ne va pas mieux bientôt. Ou quand un ami se fait agresser, ou qu'il lui arrive autre chose de grave. Dans ces cas, adresse-toi toujours à une personne de confiance adulte. Si tu ne sais pas à qui parler, appelle le service Conseils + aide au 147 ou envoie un message au 147. Ce service est aussi à l’écoute de l’entourage des personnes en crise. Lorsqu'il se passe quelque chose de grave, tu ne rends pas service à ton ami·e en gardant le silence.

Prends soin de toi

Ne fais rien qui te fasse du mal ou te mette mal à l'aise. Tu n’aideras personne si tu développes toi-même un trouble psychique ou si tu te mets en danger par pure amitié. Sois à l’écoute de tes besoins et consacre du temps à tes propres centres d’intérêt.